J.O. Numéro 114
du 18 Mai 1994
page 7293
TEXTES GENERAUX
MINISTERE DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET TELECOMMUNICATIONS ET DU TOURISME
Arrêté du 24 février 1994 relatif
au classement des artifices de divertissement
NOR : INDB9400006A
Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement
du territoire, le ministre de l'économie, le ministre de l'industrie,
des postes et télécommunications et du commerce extérieur
et le ministre de l'environnement,
Vu le décret no 72-828 du 1er septembre 1972 modifié portant
réorganisation de la Commission des substances explosives;
Vu le décret no 90-897 du 1er octobre 1990 modifié portant réglementation
des artifices de divertissement;
Vu l'arrêté du 1er juillet 1991 portant approbation du recueil
des épreuves d'agrément des artifices de divertissement et agrément
du laboratoire des substances explosives de l'Ineris pour procéder aux
examens et épreuves en vue de l'agrément de ces produits, et notamment
ses articles 1er et 2;
Vu l'arrêté du 1er juillet 1991 modifié fixant la composition
du dossier de demande d'agrément d'un modèle d'artifice de divertissement
et les tolérances sur la concentration des constituants des compositions
pyrotechniques des artifices de divertissement, et notamment son article 1er;
Vu l'avis de la Commission des substances explosives,
Arrêtent :
Art. 1er. - Les objets non destinés à être divisés
qui contiennent un ou plusieurs produits explosifs, qui produisent les effets
mentionnés à l'article 2 du décret du 1er octobre 1990
susvisé et qui ne peuvent amorcer la détonation d'explosifs dans
les conditions normales d'utilisation, sont des artifices élémentaires
de divertissement au sens de ce décret s'ils sont destinés, sous
cette forme ou celle de pièces ou de feux d'artifice, à être
utilisés principalement pour le divertissement de spectateurs assistant
à des spectacles pyrotechniques, des représentations théâtrales
ou des manifestations analogues ou pour le divertissement des personnes elles-mêmes
qui les utilisent.
Les objets analogues qui sont destinés principalement à d'autres
fins sont soumis aux dispositions de ce décret et aux dispositions réglementaires
prises pour son application s'ils sont vendus comme pouvant être utilisés
à des fins de divertissement ou s'ils sont utilisés à de
telles fins.
Ne peuvent être considérés comme destinés à
des fins de divertissement et répondant à la définition
des artifices de divertissement les objets qui présentent lors
de leur mise en oeuvre ou de leur utilisation un risque excessif pour
les personnes.
Art. 2. - Le classement d'un artifice élémentaire
de divertissement dans un des groupes K 1, K 2 et K 3 prévus par
le décret du 1er octobre 1990 susvisé est proposé
au ministre chargé de l'industrie par le demandeur de l'agrément
du modèle de cet artifice. Le ministre soumet le classement proposé
à l'avis de la Commission des substances explosives. La décision
d'agrément éventuelle précise le classement retenu
par le ministre.
Art. 3. - Le classement d'un artifice élémentaire de divertissement
dans le groupe K 4 est effectué par le fabricant, s'il est fabriqué
en France, ou par toute personne qui l'importe dans le cas contraire. Le classement
ainsi attribué est communiqué par ce fabricant ou cet importateur
au ministre chargé de l'industrie avec la désignation et une description
du modèle d'artifice élémentaire auquel il s'applique.
Ce classement dans le groupe K 4 d'un artifice de divertissement peut,
après avis de la Commission des substances explosives, être
refusé par le ministre chargé de l'industrie si cet artifice
peut être classé dans un autre groupe.
Art. 4. - Le classement d'un artifice de divertissement dans un des
groupes K 1, K 2, K 3 ou K 4 repose, d'une part, sur la considération
du niveau de risque intrinsèque de l'artifice, d'autre part, sur la considération
du niveau des risques découlant des conditions de sa mise en oeuvre ou
de son utilisation.
Les critères indiqués aux articles 5 à 9 ci-après
fixent, pour certains artifices de divertissement usuels et pour certains risques,
une échelle de niveau de ces risques en vue de ce classement.
Indépendamment de ces critères, ne peuvent être classés
dans le groupe K 1 les artifices de divertissement pour lesquels il y
a un risque de confusion avec des produits alimentaires ou des jouets.
Art. 5. - Ne peuvent être classés dans le groupe K 1 les
artifices de divertissement usuels:
- qui contiennent plus de 3 grammes de matière active, s'il s'agit de
pétards, plus de 50 grammes de matière active, s'il s'agit de
cierges magiques, ou plus de 10 grammes de matière active, s'il s'agit
d'autres artifices de divertissement;
- ou qui, dans les conditions de l'épreuve 8-06 (N5) du recueil approuvé
par l'arrêté du 1er juillet 1991 susvisé, produisent un
bruit supérieur à 161 dBLin (pic), s'il s'agit de pétards,
ou à 150 dBLin (pic), s'il s'agit d'amorces pour pistolets d'enfants
(y compris les bouchons détonants);
- ou qui, dans les conditions de l'épreuve 8-03 (N2) du recueil
susmentionné, donnent lieu à des projections perforantes
à une distance supérieure ou égale à 0,50
mètre.
Art. 6. - Ne peuvent être classés dans le groupe K 2 les
artifices de divertissement usuels:
- qui contiennent plus de 10 grammes de matière active, s'il s'agit de
pétards, ou plus de 100 grammes de matière active, s'il s'agit
d'autres artifices de divertissement;
- ou qui, dans les conditions de l'épreuve 8-06 (N5) du recueil susmentionné,
produisent un bruit supérieur à 163 dBLin (pic), s'il s'agit de
pétards;
- ou dont le calibre est supérieur à 65 millimètres, s'il
s'agit d'artifices de divertissement tirés par un mortier;
- ou qui, dans les conditions de l'épreuve 8-05 (N4) du recueil
susmentionné, ne peuvent atteindre une altitude de fonctionnement
minimale de 12 mètres, s'il s'agit de bombes ou de fusées.
Art. 7. - Ne peuvent être classés dans le groupe K 3 les
artifices de divertissement usuels:
- qui contiennent plus de 500 grammes de matière active ou, s'il s'agit
de marrons d'air, qui contiennent une charge destinée à produire
l'effet sonore de plus de 45 grammes;
- ou dont le calibre est supérieur à 50 millimètres, s'il
s'agit de marrons d'air, ou supérieur à 105 millimètres,
s'il s'agit d'autres artifices de divertissement tirés par un mortier;
- ou qui, dans les conditions de l'épreuve 8-05 (N4) du recueil
susmentionné, ne peuvent atteindre une altitude de fonctionnement
minimale de 20 mètres, s'il s'agit de bombes ou de fusées.
Art. 8. - Lorsque, pour un artifice déterminé, la
masse de matière active n'a d'incidence que sur la durée
de l'effet lumineux, les masses maximales de matière active mentionnées
aux articles 5, 6 et 7 ne sont pas utilisées pour le classement
dans les groupes correspondants.
Art. 9. - Ne peuvent être classés dans les groupes K 1,
K 2 et K 3 les artifices de divertissement usuels:
- qui, sous la forme où ils sont commercialisés, devront ensuite,
pour tre utilisés, recevoir leur dispositif d'allumage pyrotechnique
ou électrique;
- ou qui commencent à fonctionner avec un retard supérieur à
6 secondes;
- ou qui commencent à fonctionner avec un retard inférieur à
3 secondes si leur mise à feu n'est pas électrique et s'il ne
s'agit pas de torches tenues à la main ou de fontaines à main;
- ainsi que les bombes nautiques.
Pour l'application de cet article, est considéré comme début
du fonctionnement le début du vol s'il s'agit d'artifices destinés
à fonctionner en altitude, et le début du premier effet
dans le cas contraire.
Art. 10. - Les catalogues et documents commerciaux ou d'information
des artifices de divertissement utilisés en France ou destinés
à l'être doivent mentionner le classement de ces artifices de divertissement.
Pour les artifices de divertissement classés dans le groupe K 4,
cette mention doit, en outre, être accompagnée du rappel
des restrictions de vente et d'utilisation fixées par le décret
du 1er octobre 1990 susvisé pour ce groupe.
Art. 11. - Le directeur de la sécurité civile, le
directeur général de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes, le directeur de l'action régionale
et de la petite et moyenne industrie et le directeur de la prévention
des pollutions et des risques sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l'exécution du présent arrêté,
qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 24 février 1994.
Le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications
et du commerce extérieur,
GERARD LONGUET Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement
du territoire, CHARLES PASQUA Le ministre de l'économie,
EDMOND ALPHANDERY Le ministre de l'environnement, MICHEL BARNIER
|